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Mort de Plinio de Arruda Sampaio, figure de la gauche catholique au Brésil

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L'ancien député Plinio de Arruda Sampaio, figure historique de la gauche catholique au Brésil, est mort à São Paulo, mardi 8 juillet, à 83 ans. Il était l'un des principaux dirigeants du Parti socialisme et liberté (PSOL, extrême gauche), après avoir été un des pères fondateurs du Parti des travailleurs (PT, gauche), celui de l'actuelle présidente Dilma Rousseff.

PlinioNé à São Paulo le 26 juillet 1930, Plinio s'engage pendant ses études de droit dans la Jeunesse universitaire catholique.

Sa carrière politique commence assez tôt, puisqu'il est élu député fédéral dès 1962, au nom du Parti démocrate-chrétien (PDC). Il milite dans son aile gauche et embrasse la cause de la réforme agraire, une des priorités de la présidence de João Goulart, renversé par le coup d’État militaire de 1964.

Privé de son mandat et de ses droits politiques, Plinio de Arruda Sampaio s'exile au Chili, où il devient fonctionnaire de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), puis s'installe aux États-Unis, où il poursuit ses études sur l'économie agraire. Il rentre au Brésil en 1976, juste à temps pour figurer parmi les fondateurs du PT (1980), né de la convergence entre la gauche catholique, des syndicalistes comme Luiz Inacio Lula da Silva et l'intelligentsia radicale.

En 1986, Plinio est élu à l'Assemblée constituante. Il est un personnage exigeant sur le plan éthique et politique, sans complaisance envers les successives concessions du PT et de Lula pour emporter la présidence de la République en 2002. A son avis, la réforme agraire pour laquelle il s'est battu toute sa vie n'avance pas assez vite. Mais la goutte qui fait déborder le vase est le scandale dit du "Mensalão" (grosse mensualité), qui ébranle le premier mandat de Lula et faillit lui coûter la réélection en 2006.

Plinio de Arruda Sampaio quitte le PT, après avoir défendu ses convictions sans succès, et adhère au PSOL dès 2005. Candidat présidentiel de l'extrême gauche en 2010, il obtient à peine 887 000 voix (0,87 %). Mais pendant le débat télévisé du premier tour, sa verve et la force de son argumentation avaient fait mouche et embarrassé les trois principaux candidats, Dilma Rousseff (PT), José Serra (Parti de la social-démocratie brésilienne, PSDB, opposition) et Marina Silva (Verts).

Cet octogénaire est resté dans la course jusqu'à la fin de sa vie. Il participait souvent aux manifestations du mouvement des paysans sans terre. Il s'était entiché de Twitter, où il avait des milliers d'abonnés. Et en juin 2013 il était dans la rue, avec les jeunes protestataires, mobilisés contre la hausse des transports, la corruption et les carences de l'éducation et de la santé publique. Malgré sa foi catholique, il était favorable à la légalisation de l'avortement. Il a été veillé mercredi à l'église des dominicains, dans le quartier de Perdizes, à São Paulo.


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